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2009 Je ne suis pas là - Volume 2


Je ne suis pas là - Volume 2
Olivier Barrot
couverture: Loustal
Poche - Broché
Paru le : 16/05/2009
Editeur : Table Ronde (La)
Collection : La petite Vermillon
ISBN : 978-2-7103-3125-4
EAN : 9782710331254
Nb. de pages : 124 pages
Publisher: TABLE RONDE
Language: French
ISBN-10: 271033125X
ISBN-13: 978-2710331254
 

Je ne suis pas là
Olivier Barrot
Poche - Broché
Paru le : 11/10/2007
Editeur : Table Ronde (La)
Collection : La petite Vermillon
ISBN : 978-2-7103-3003-5


Le Mot de l'éditeur : Je ne suis pas là
Du plus exotique au plus familier, des mers du Sud à la rive droite de la Seine, voici une célébration du départ, de l'éloignement, de Tailleurs et des ailleurs, qui commencent en bas de chez soi.
Une intempérie, un regard, un souvenir, l'esprit des lieux, l'atmosphère ambiante, l'humeur vagabonde : pour s'être saisi du monde par ordre alphabétique, Olivier Barrot conjugue ces émotions au long cours. Jamais las des aéroports et des correspondances, heureux toujours des retours, il voyage depuis l'adolescence, accompagné de livres et de carnets.
De ses pérégrinations, il nous a rapporté une trentaine de moments musicaux qui constituent à la fois un récit du monde et une philosophie du. voyage. Un exercice littéraire d'un rare bonheur, le livre des petites et grandes absences.

Olivier Barrot est journaliste de télévision (Un livre un jour, magazine quotidien de France 3, depuis 1991), de presse écrite (SENSO, «magazine des plaisirs et des mots», depuis 2001) et de radio (Chroniques de voyages, Radio Classique). Il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages autour du cinéma, du voyage, du théâtre, de la presse.

Extrait du livre :
Si la fée des songes, de l'enfance et des contes m'avait effleuré de sa baguette, ce n'est pas l'éternité ni la fortune que j'aurais demandées, mais l'ubiquité. Elle seule m'aurait conféré la possibilité d'être l'autre, ailleurs, d'épuiser la liste finie des pays, des films, des romans. Avoir «lu tous les livres», j'aimerais bien, quoique le poète s'en fût lassé.
Doté de cet «esprit des listes» qui me fit posséder, enfant, celle des cantons suisses et des Etats américains, des maréchaux de Napoléon comme des vainqueurs du Tour de France, j'ai pris le monde par ordre alphabétique. J'en ai additionné les villégiatures depuis quarante années, jamais las des aéroports et des correspondances, heureux toujours des retours. En voyage, j'ai lu autant que j'ai regardé : comme j'aime ce mot rapporté par Anatole France, d'un ami de l'historien anglais Gibbon, expliquant que celui-ci était «parti lire à l'étranger» ! De tels penchants me sont consubstantiels, nés en même temps que moi. Il est vital de réunir, d'accumuler, d'empiler. Afin de limiter les risques, mais quels risques ? Du moins ai-je de tout temps aspiré à cet enrichissement-là : l'esprit de collection.
Je ne suis pas là conjugue les émotions au long cours : il ne s'agit pas de «dire» le monde, Larbaud et Cendrars s'y sont entendus, mais de traduire le sentiment contradictoire d'inquiétude et d'apaisement que seul procure l'éloignement. Il commence en bas de chez soi : «L'aventure est au coin de la rue», promettait un refrain d'après-guerre. Je n'avais pas quinze ans quand j'ai franchi pour la première fois, à pied et dans la neige, ce que l'on appelait alors le Rideau de fer. J'avais entrepris de remonter le cours du Danube, à l'instar de l'Italien Claudio Magris qui en consignera admirablement le fil. Quant à moi, je me trouvais à Vienne, j'y manquai la correspondance ferroviaire pour Brno en Tchécoslovaquie, où l'on m'attendait. Par l'effet de quelle lubie ai-je pris la décision, dans la nuit, de louer un taxi pour la frontière, espérant bien improbablement sans doute rattraper le train parti sans moi ?