2013 Du rififi chez les fils de la veuve
TITRE: Du rififi chez les fils de la veuve
AUTEUR: Raphaël Confiant
EDITEUR :Caraibeditions •
ISBN 978-29-17623-40-4
DATE DE PARUTION : Mars 2012
ISBN : 978-2-917623-40-4
EAN : 9782917623404
224 pages
16:00 €.
Illustration Couverture Jacques de Loustal
Raphaël Confiant vient de publier son deuxième roman policier chez
CARAIBEDITIONS. Cet ouvrage, intitulé «Du rififi chez les Fils de la Veuve»,
est son deuxième dans un genre, le polar, assez peu fréquenté par les
auteurs antillais. Il nous en parle…
Jack Teddyson, le très déjanté détective de Foyal, en l’île de la
Martinique, mène l’enquête dans le monde de la franc-maçonnerie. Une jeune
femme saint-lucienne, Jessie, a été retrouvée assassinée de la plus horrible
manière (dix-sept coups de couteau et les seins sectionnés) au domicile d’un
couple de retraités mulâtres, Benoît Delmont et Joseph Lafontant. Ce dernier
s’est spontanément accusé du meurtre de celle qui fut leur servante des
années durant avant de devenir la concubine de Delmont et a écopé de quinze
ans de prison. Cela sans jamais expliquer son geste que les psychiatres et
la presse mirent sur le coup d’une folie furieuse.
Trois mystérieux individus, qui se révèleront être des francs-maçons, vont
chercher à relancer l’enquête en sollicitant les services de Teddyson. Ils
ne croient pas du tout en la culpabilité de leur frère de la loge «Liberté
et Justice» à laquelle appartient également Benoît Delmont et veulent
démasquer le ou les vrai(s) coupable(s). Au centre de l’affaire, un terrain
agricole situé en pleine zone urbanisable que ce même Delmont, le
propriétaire, et ses associés du holding «L’Immobilière des Îles», notamment
Julius Audibert, PDG de l’hypermarché «Cash-Market», cherchent à faire
déclasser alors qu’il est squatté et mis en culture par des immigrés
saint-luciens.
Plongée dans un univers où rituels ésotériques et vénération du «Grand
Architecte de l’Univers», culte de la Raison et de la Justice, côtoient les
intérêts matériels les plus sordides, ce roman policier nous dévoile une
facette cachée de la Martinique, trop souvent assimilée à un paradis
insulaire.
Entrevue avec l'auteur
Pour votre deuxième polar, votre détective privé Jack Teddyson, enquête dans
le milieu de la franc-maçonnerie martiniquaise, pourquoi un tel choix?
R. CONFIANT: Pratiquement aucun ouvrage de fiction martiniquais ne s’est
intéressé jusqu’à présent à ce milieu, ce qui est un peu étrange étant donné
le poids important de la franc-maçonnerie dans la société martiniquaise et
cela dès le XIXe siècle. Dans le Saint-Pierre d’avant l’éruption de la
montagne Pelée, par exemple, les loges maçonniques exerçaient une forte
influence, occulte évidemment, dans tous les secteurs de la société, en
particulier ceux de la politique et de l’économie. Les deux ethno-groupes
dominants de cette époque, les Blancs créoles et les mulâtres, avaient
chacun leurs loges.
Ne serait-ce pas précisément ce côté occulte, voire opaque, qui a dissuadé
les écrivains de prendre la franc-maçonnerie pour cadre de leurs récits?
Comment avez-vous procédé? Êtes-vous un «Fils de la Veuve»?
Pas du tout! Je ne suis membre d’aucune confrérie maçonnique et aucun maçon
ne m’a approché à ce jour pour tenter de m’y faire adhérer. Sans doute parce
que je suis quelqu’un qui agit trop à visage découvert… Mais fort
heureusement, j’ai des amis maçons auxquels j’ai pu soutirer, non sans mal à
vrai dire, des informations précieuses. Sinon j’ai beaucoup lu tant sur la
franc-maçonnerie martiniquaise que sur celles d’autres pays tels que la
France et l’Angleterre. J’ai eu du mal au début à pénétrer dans les arcanes
de ce milieu très fermé comme chacun sait, à comprendre leurs rituels ou
leurs formules ésotériques, mais au fils du temps, tout cela a fini par me
devenir familier.
Dans votre polar, «Du rififi chez les fils de la Veuve», deux vieux garçons
franc-maçons cohabitent depuis des années, l’un Belmont étant un coureur de
jupons, l’autre, Lafontant, un homme réservé, jusqu’au jour où leur
servante, Jessie, est retrouvée assassinée dans leur appartement…
Sans trop déflorer l’histoire, disons que Lafontant va s’accuser du meurtre
de la jeune femme et sera condamné à quinze années de prison. Les experts
psychiatres concluront à une crise de folie inexpliquée d’autant que Jessie
a été non seulement lardée de dix-sept coups de couteau, mais elle a eu
aussi les seins sectionnés. L’affaire semblait donc close quand mon
détective, Jack Teddyson sera contacté par de mystérieux commanditaires qui
lui demanderont de reprendre l’enquête, persuadés qu’ils sont que Lafontant
est innocent.
Et ils lui demanderont d’investiguer au sein de la loge dont Belmont et
Lafontant sont membres?
Exactement! Teddyson doit alors se faire passer pour un maçon ayant
longtemps vécu en Angleterre et rentré récemment à la Martinique pour
pouvoir être admis dans leur loge. L’intéressant dans tout ça, c’est que
durant une bonne partie de l’enquête notre détective privé ne saura pas qui
sont les commanditaires de celle-ci tout en se doutant bien qu’ils sont
membres de ladite loge et qu’il les côtoient donc à chaque «tenue». «Tenue»
étant le mot utilisé par les maçons pour désigner leurs réunions.
Régulièrement, ces commanditaires, toujours masqués lorsqu’ils rencontrent
Teddyson, et cela dans des lieux insolites comme le cimetière des riches à
Fort-de-France, cela à minuit, lui demanderont de faire le point sur l’état
d’avancement de l’enquête et lui paieront des honoraires.
On retrouve dans ce deuxième polar des personnages déjà présents dans votre
premier polar, «Citoyens au-dessus de tout soupçon»: Francelise, la compagne
du détective Teddyson, qui cherche à tout prix à se faire épouser par lui,
l’inspecteur Maxence du commissariat central de Fort-de-France, grand ami de
Teddyson, qui lui fournit de temps à autre des tuyaux etc…A quoi renvoie un
tel choix?
Dans mes romans classiques, je suis habitué à mettre en scène des
personnages récurrents. J’ai donc repris la même technique dans mes romans
policiers. Cela a pour effet de fidéliser le lecteur qui, en rencontrant un
personnage qu’il connaît déjà, le découvre sous d’autres facettes, s’attache
à lui ou le déteste. Cela crée une sorte de familiarité et renforce la
nécessaire illusion romanesque sans laquelle aucun texte littéraire n’est
crédible.
Ne craignez-vous pas qu’on vous fasse le reproche de misogynie ou
d’érotomanie? Il y a une vision de la gent féminine assez acerbe dans vos
polars et quelques scènes que des esprits pudiques pourraient trouver trop
érotiques.
Je n’écris ni pour les enfants de douze ans ni pour les vierges
effarouchées. Mon héros, Jack Teddyson, est quelqu’un d’assez déjanté,
loufoque même par moment, qui, tout en aimant les femmes, éprouve la plus
grande méfiance à leur endroit. Mais quand on lit attentivement, on se rend
compte qu’il est souvent manipulé ou mené par le bout du nez alors même
qu’il s’affiche en tant que macho. Toutefois, il y a dans «Du rififi chez
les fils de la Veuve», un portrait de femme, celle de Jessie, la servante
assassinée, qui devrait adoucir les critiques des féministes à mon endroit.
Ha-ha-ha!...
L’humour justement est présent quasiment à chaque page de votre polar.
Cherchez-vous à créer une forme de polar inédite, le polar hilarant?
Non, je cherche à créer une forme de polar à la créole, c’est-à-dire avec
tout le côté chaotique, cacophonique, contradictoire, exubérant, implacable
et tendre à la fois de la vie créole. Je crois que quel que soit le genre
littéraire choisi, un écrivain antillais se doit de le nativiser, de le
créoliser, sinon il s’expose à faire du duplicata littéraire.
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Du rififi chez les fils de la veuve 2017
Détail couverture Loustal 2013
Poche: 224 pages
Editeur : Caraïbéditions (20 mai 2017)
Collection : Polar
ISBN-10: 2373110156
ISBN-13: 978-2373110159
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