2004 Loustal, le style!

Le journal de la Création

IL S’EST IMPOSE DEPUIS PLUS DE VINGT ANS COMME L’UN DES MEILLEURS AUTEURS CONTEMPORAINS. SA "GRlFFE” SE RECONNAÎT AU PREMIER REGARD : ECONOMIE DES TEXTES, CADRAGES CINEMATOGRAPHIQUES.
ET COULEURS CHALEUREUSES POUR LESQUELLES SON MACINTOSH N'EST PAS TOUT A FAIT ETRANGER.

SVM Mac n° 161 - mai 2004
Revue - Svm Mac Boostez Votre Mac N° 161 - Boostez Votre Mac - Informatique - 01/05/2004  Loustal p. 76 - 79

Loustal, Le style!

Paysages exotiques, poses languides. ambiances jazzy.…
Que l‘action se situe à New York ou en Indonésie. Loustal sait comme personne restituer dans ses bandes dessinées une atmosphère élégante, un silence désabusé.
Ses sources d’inspiration plongent autant dans la peinture - du fauvisme à David Hockney en passant par Gauguin - que dans le cinéma de Wenders. Mais pas question de l'imaginer en dandy nostalgique ! L‘homme sait vivre avec son temps. En témoigne la façon dont il a tenu à aborder l‘informatique, il y aura bientôt cinq ans “Je suis venu au Mac pour rester au gout du jour. Mais étant donné mon âge. je n’y connaissais absolument rien. J'avais passé mon bac avant que l‘informrique n‘entre à école, mon diplôme d'architecte avant qu‘elle n'investisse les cabinets. Je n 'avais donc pas la moindre formation.”

Peu importe. Convaincu que d'avenir est là, il profite des cours que lui délivrent deux unis “initiés”. prend des notes, planche avec sérieux. Il démarre sur un G3 qu'il possède toujours. équipé de Photoshop et de Painter pour l’image. d’AppleWorks pour tout le reste (traitement de texte. gestion de ses collections de livres et de CD...). L‘apprentissage est bien réfléchi : “Je me suis focalisé sur l‘usage que je pouvais en avoir.

Petit à petit. j‘ai constaté que Painter ne me plaisait par. Je ne voyais pas l‘intérêt de reproduire à l'identique sur un écran ce que je fait avec plus de facilité sur un papier. avec mes fusains ou mes aquarelles." Il préfère apprendre un nouvel outil. Photoshop le comble. Il s‘en servira désormais pour le traitement de la couleur.

LE MAC DONNE LE TON
Rapidement, Loustal décide de concevoir un livre avec Photoshop. Ce sera Ce qu'il attendait d‘elle chez Alain Beaulet Editeur, en 2001. Un ouvrage de 48 pages quadri sur le thème éternel des couples, empreint d’une ambiance de Dolce Vita. Les dessins sont réalisés à la plume. sur papier. scannés puis mis en couleurs dans Photoshop.

Désormais. l‘ordinateur a trouvé son rôle pour les maquettes de ses sérigraphies : le passage ‘a la couleur. On peut en voir quelques beaux exemples sur les récentes campagnes de publicité de la compagnie maritime SNCM ou des cigarettes Fortuna. L‘avantage? “Les couleurs tout plus puissantes et le système de calques permet de retoucher plus facilement un dessin en fonction des desiderata du client.” Pour autant. la démarche n‘a rien de systématique Certaines illustrations se prêtent mieux que d'autres à ce traitement. Pour son dernier ouvrage, il se pose la question… et y répond pu la négative. Une tendance à considérer que le travail réalisé à l‘aide de l’informatique a quelque chose “d‘un peu trop propre" qui convient mieux à la publicité qu‘à la bande dessinée.

“Je continue à donner à mes planches une petite touche unique, celle du fan main",résume-t-il. Equipé  d‘une ligne haut débit, l‘artiste est aussi un grand consommateur d‘Internet “Ça accélère  véritablement le temps c'est très enthousiasmant.' Les liaisons avec les éditeurs pour lesquels il travaille en sont facilitées. Car connu en Allemagne. en Suisse. en Italie. Loustal s‘est également vu solliciter par The New Yorker ou encore Das Magazin, supplément week-end du Tages Anzeiger de Zurich, qui lui a donné, quatre ans durant. carte blanche pour illustrer en bande dessinée des faits divers internationaux.

ll lui suffit alors de numériser ses aquarelles et de les envoyer. pour qu‘elles soient publiée le lendemain à Paris ou New York. “La presse étrangère ne sait plus travailler autrement" assure-t-il. Détail révélateur pourtant, le Mac trône chez lui. pas dans son atelier. “C‘est assez symptomatique du rapport que j’entretiens avec lui : quand je ne m'en sers pas supporterais pas, il me manque; mais je ne supporterais pas de travailler dessus toute la journée !"