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Loustal en noir et blanc

 
'Du noir au blanc' Galerie Nicole Buck

Loustal en noir et blanc

Est-ce parce qu'il a déjà publié plus de 40 titres, parce que la croissance de la bande dessinée risque de la faire tomber dans le piége de la superproduction (1292 albums en 2001, 1494 en 2002) que Jacques de Loustal, sou­dain, a voulu changer de format et de techni­que pour présenter aujourd' hui « Fusain » ?

En 2000, dans la ga­lerie Nicole Buck, il exposait peintures et aquarelles ex traites des «Carnets de voya­ge» et des planches inédites de « Kid Congo ». « Fusain » est tout différent. Les trente pie­ces uniques ne s'enchaînent pas, le texte est absent. Les paysages urbains, vides de présence humaine, sont dé­veloppés à partir de croquis pris «in situ» à Liège, New York, Bruxelles et prouvent que huit ans d'architecture aux Beaux-Arts ne s'oublient pas. Le trait construit, le vo­lume nourrit la forme.

 
Loustal, un goût prononcé pour les paysages ur­bains, vides de présence humaine. (Photo DNA-Yves Dieffenbacher)

Forces nouvelles
Les personnages immobi­les, les portraits imaginaires, les animaux profitent de l'espace élargi que le dessi­nateur leur accorde. Ce sont les `effets de dessin à la pier­re noire qui ont donné à Loustal cette envie de fu­sain. L'illustrateur aux cou­leurs fauves trouve dans l'austérité du noir sur blanc des forces nouvelles. Depuis son premier album édité en 80, il n'a jamais écrit les tex­tes collaborant avec Philippe Paringaux, Jean-Luc Coatelem, etc., et sans doute res­sent-il une certaine eupho­rie à aller seul son chemin. Il s'intéresse d'ailleurs à l'image en général travaillant pour la presse, faisant de la photo et peignant des tableaux.

Plusieurs volumes mon­trent la diversité de son ta­lent, «L'agenda du désir», «Iles et elles», «Jolie mer de Chine» et un petit portfolio rouge, noir et gris reproduit, les tirés à part du «Photographe et son modèle» d'un éro­tisme mesuré, piquant et malicieux.

Galerie Nicole Buck, 4 rue des Orfèvres, du mardi au samedi de 14h30 à 19h30 et sur rendez-vous jusqu'au 12 juillet.  

Julie Carpentier (Dernières Nouvelles d'Alsace 5 juin 2003, nr 130)