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2010 Expo Galerie des Arts Graphiques  "Les amours insolentes

La Galerie des Arts Graphiques
4, rue Dante
Paris, France
(galerie est fermée ?)
 


Les amours insolentes


A l’occasion de la parution de l'album "Les amours insolentes, 17 variations sur le couple" de Jacques de Loustal et Tonino Benacquista aux éditions Casterman, la Galerie des Arts Graphiques vous invite au vernissage de l’exposition

Jacques de Loustal

Vernissage le vendredi 5 novembre de 18h à 21h
Dédicace le samedi 6 novembre à partir de 15h
Exposition du 6 au 27 novembre 2010



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Casterman is releasing the album “Les Amours Insolentes, 17 variations sur le couple” written by Tonino Benacquista and illustrated by Jacques de Loustal. On that occasion the Galerie des Arts Graphiques has the pleasure to invite you at the opening of the exhibition devoted to :

Jacques de Loustal

Opening : Friday, november 5th from 6 to 9pm
Signature : Saturday, november 6th from 3pm
Exhibition : 6 – 27 of november 2010

Hope to see you there.

Le Monde 7-14-21/8


Le Monde
17-07-2010

 


Le Monde 24-07-2010

 

  

https://www.facebook.com/pages/La-Galerie-des-Arts-Graphiques/117116411847

 

 

 


vendredi 03 décembre 2010 à 17h00 : LOUSTAL dédicacera son livre Les Amours insolentes paru aux éditions Casterman.
http://www.librairie-superheros.com/  Super Heros Librairie de Bandes Dessinées: 175 rue Saint Martin - 75003 Paris

 

 

 

 



Rencontre avec Tonino Benacquista & Jacques de Loustal


Brossés à petites touches presque impressionnistes, une dizaine de portraits et d’histoires de couples, tour à tour décalés, surprenants ou discrètement excentriques. Tous ont en commun d’avoir une part d’ombre ou un jardin secret, qui participe, peut-être, de cette alchimie cachée qui fait que certains couples traversent le temps et les épreuves, contre toute attente…

Christian Missia : Bonjour Messieurs, vous venez de publier « Les Amours Insolentes » chez Casterman. Pourriez-vous nous expliquer le titre ?
Benacquista : Les Amours Insolentes, oui parce qu’il est question de bonheur dans cet album. J’aimais bien l’idée que bonheur était toujours un peu subversif et insolent, surtout aux yeux de ceux qui, hélas ne sont pas heureux en amour, sont toujours un peu « dérangé » par le bonheur. Et là, il y a quelques histoires d’amour qui fonctionnent parce que cela existe. Il y en a quelques unes qui peuvent fonctionner.
Loustal : C’est vrai que, au départ, le titre du travail c’était « l’Amour Parfois, ça Marche ». Ca reflète exactement le contenu de l’album mais ce n’était pas un titre qui était très beau, donc on a eu une petite réunion et on a trouvé ce titre comme ça, qui était beaucoup plus mystérieux, plus fin, plus subtil que « l’Amour, des fois ça marche ».
CM : Parlez nous de la conception proprement dite de cet album. Il y a très peu de phylactères…
Benacquista : Jacques (de Loustal, ndr) et moi, cela faisait longtemps que l’on voulait travailler ensemble et il fallait trouver un dispositif qui pouvait nous réunir. J’ai proposé à Jacques des histoires d’amour en assez peu de séquences parce que je pense que l’on peut raconter une histoire d’amour en douze illustrations. En tout cas en cours de route on s’est dit que de douze images on pouvait raconter une histoire. C’est le projet, et puis c’est ce qui est un peu atypique. En tant que scénariste j’avais, dans une espèce de challenge, envie de raconter des histoires d’amour qui se terminaient bien contrairement à ce que l’inconscient collectif peut dire. Et en l’occurrence voilà, il y a dix-sept histoires qui défient le temps.



CM : Avec l’augmentation des divorces, les unions libres et les familles recomposées, croyez-vous encore aux couples qui durent ?
Loustal : Oui ! Malgré le nombre de divorces, il y a quand même encore des couples qui durent. Personnellement, je suis avec ma femme depuis un certain temps (rire).
CM : Il est vrai que l’on ne parle pas souvent des couples qui durent, on préfère parler de ceux qui se séparent.
Loustal : Oui, c’était le postulat de départ. C’était un challenge aussi pour Tonino (Benacquista, ndr) de trouver un peu de romanesque avec des histoires ou tout se passe bien. Donc ou il n’y a pas grand-chose à dire. C’est sur que quand on raconte une histoire, on a plus besoin de drames comme ressort dramatique pour faire fonctionner l’histoire. C’était l’idée de départ, le fondement et l’originalité du projet. Et de là, on parti sur cette idée de douze, et de sortir le projet de la bande dessinée classique, on va dire. Au début, on pensait à des histoires en trois pages avec quatre images par page. Et puis, finalement, très vite, on a préféré s’orienter vers un livre comme ça en format à l’italienne avec deux images par pages. Ce qui fait que l’on ouvre une double page avec un strip à l’ancienne avec quatre images et du texte off. Et puis, j’ai toujours apprécié travailler avec du texte sous l’image. J’ai toujours adoré le rapport image-texte. De voir un texte et de dessiné l’image que m’inspire ce texte et une fois que j’ai fini le dessin, j’écris le texte. Je le colle sur un petit papier et je le mets. Pour moi c’est un tout. C’est comme cela que j’ai commencé dans les journaux, à vrai dire. A faire ce que l’on appelait à l’époque des snapshots, c'est-à-dire des images légendées. Pas vraiment du dessin d’humour mais une forme de dessin d’humour disons.
CM : J’imagine ne pas être le premier à vous posez la question mais il y a dans ce livre une histoire concernant un couple homosexuel et la problématique de l’adoption. Dans cette histoire, vous avez gardé le modèle d’un homme et une femme pour éduquer, encadrer un enfant… malgré tout ce que l’on entend sur le droit à l’adoption des homosexuels, pensez-vous vraiment que le modèle traditionnel soit le seul et unique modèle pour fonder une famille ?
Benacquista : Non, c’est le contraire ! Ce schéma parental, il est par delà même le schéma hétérosexuel. Par delà puisque chacun des deux protagonistes est homosexuel et il le reste dans cette histoire là !



Tonino Benacquista & Jacques de Loustal

CM : Oui, mais malgré tout, vous mettez en avant deux parents de sexe différent pour éduquer l’enfant…
Benacquista : Oui, mais la dernière case explique très bien cela : l’enfant ne sait pas ! L’idée de père ou l’idée de mère, c’est quelque chose que l’enfant ne sait pas. Maintenant, il n’y a rien de militant ou de sociologique là. Il y a un cas de figure avec une histoire qui pourrait être une histoire d’amour mais chacun reste dans sa sexualité mais il y a à un moment donné une rencontre qui se fait autour d’un enfant. Là, à ce moment il faut lire ! Il ne s’agit pas d’un discours que l’on assène. Il faut lire juste la spécificité de cette histoire là. Si ce couple existe, pourquoi pas mais si il n’existe pas ce n’est pas grave.
CM : Finalement, quel est votre recette pour faire durer le couple ?
Loustal : Ce n’est vraiment pas un livre de recettes. C’est justement ce qu’il y a de fascinant dans le couple c’est le mystère. Les dits, les non dits… il n’y a pas de recettes, sinon on les connaitrait. C’est la subtilité, c’est la finesse des relations entre les gens et la compréhension. Là justement, l’intérêt c’est aussi d’écrire des histoires ou cela se passe bien mais sans tomber dans la mièvrerie, en restant un peu sur le fil… mais je ne connais pas la recette... vous, vous la connaissez ? (rire)
CM : Non (rire)
Benacquista : Ce n’est pas une recette. Ce serait le résultat qui est plus important que la manière d’y parvenir. On ne sait pas mais l’important c’est que cela marche. Et quand on dit que l’important c’est que cela marche, d’une certaine manière on répond à ça. Dans le film de Woody Allen « Whatever Works » c’est à peu près la même idée. L’important c’est que cela marche. C'est-à-dire que d’une certaine manière c’est une autre façon de dire : « vous vous y prenez comme ça, ou à l’inverse. Ou il faut se parler, ou il ne faut surtout pas se parler Ou il faut se voir tout les jours, etc », l’important c’est que cela marche ! Donc, à chacun de trouver sa formule mais quand on a dit ça, on a déjà dit quelque chose… vous vous en foutez de toutes les théories qui courent avant vous. L’important c’est la formule que vous avez trouvé et je pense que pour tous les couples c’est comme ça. Alors il se trouve que maintenant on est dans une période ou il n’y a pas tellement d’injonctions sociologiques : « le couple c’est comme ci, comme ça. Une sexualité, c’est comme cela que ça marche et blablabla… » Ce qui fait qu’à un moment on est perdu car on est persuadé ne pas correspondre à une norme et on se dit qu’il y a un truc qui déconne, il faut que j’en parle, il faut que je consulte… bon, l’important c’est que cela marche, voilà. Et là en l’occurrence, ce sont des gens qui ont décidé que ça marcherait.



CM: Tonino Benacquista, vous n’êtes pas qu’actif dans la bande dessinée mais vous êtes aussi connu écriviez pour le cinéma ou la bédé ?
Benacquista : Il y a certainement une méthode qui est un peu particulière quoique cela se rapproche un peu du scénario de cinéma. Disons que quand j’ai besoin de la bande dessinée, je le sais. Je sais que à un moment donné j’ai une idée en tête et je me dis que tiens là, il me faut de l’image et il me faut de l’image dessinée, que je n’ai pas besoin d’acteurs. Ou plutôt, j’ai besoin d’avoir ce qui pourrait être une représentation et c’est ce pourquoi je vais vers la bande dessinée. Mais l’important c’est l’idée et la manière dont elle va être traduite. Et à ce moment là, cela se fait par une rencontre avec un dessinateur, avec un univers qui n’est pas le sien et on se dit tiens, son univers, le mien… voilà. Quand j’ai besoin de dessins, l’histoire me le dit elle-même d’une certaine manière.
CM : Et vous Jacques de Loustal, dans quel domaine vous épanouissez vous le plus ? Est-ce dans la bédé, ou dans l’illustration ou la publicité ?
Loustal : A vrai dire, moi je suis dans le domaine de l’image en générale et j’adore faire de la bande dessinée pour le rapport qu’il y a avec le cinéma, le rapport avec le livre et puis le travail à long terme qui est assez sécurisant parce que pendant un an je sais à peu près sur quoi travailler. Mais c’est vrai qu’au bout d’un an, le côté fastidieux de la bande dessinée, la création de la bande dessinée me pèse énormément et après je pars sur de l’illustration, sur des peintures – là, j’ai une exposition à Bruxelles sur des peintures – et ce sont des cycles comme ça parce que quand je travaille sur des peintures ou sur des travaux totalement personnels. Des images uniques. Il faut retrouver une énergie pour alimenter tout ça parce que sans ça on est vite rattrapé par « l’à quoi bon », quand personne ne vous demande de dessiner ça. Alors que dans une bande dessinée, il y a une sorte de finalité plus évidente. Donc, j’ai besoin de cet équilibre entre faire des livres. Mettre en scène des récits. Et puis, j’ai besoin aussi de pouvoir travailler en toute liberté sur d’autres types de supports avec d’autres outils comme des peintures, des fusains, de très grands formats ou pas. Et puis, tout ce qui est de l’illustration, c’est que quand on me le demande. La publicité, j’en ai beaucoup fait, maintenant beaucoup moins – il y a beaucoup moins de dessin dans la publicité en ce moment. Et puis l’illustration, je fais encore des couvertures de magazine, des couvertures de livres, des choses comme ça. C’est très fluctuant. Là, je retrouve depuis quelques années à refaire de la bande dessinée. A une époque, j’avais presque envisagé de tout arrêté mais là j’aime bien. Evidement, mon problème c’est que comme je n’écrie pas mes histoires, c’est de trouver un projet qui soit suffisamment excitant pour que je me décide à travailler pendant un an dessus. Donc, trouver un texte à adapter, trouver un scénariste avec qui on peut partir sur une bonne idée.

CM : Loustal, vous qui êtes connu pour vos peintures, que pensez-vous du dessin assisté par ordinateur ?
Loustal : Mais moi-même j’en utilise pas mal. Il y a une partie de mes illustrations…
CM : Dans cet album ci aussi ?
Loustal : Non, cet album est entièrement fait à la main, à part le lettrage. C’est mon lettrage qui a été numérisé et c’est un lettrage qui sort de mon ordinateur mais avec mes caractères. Sans ça, disons que l’ordinateur à outrance, je trouve cela toujours assez propre, les couleurs sont assez belles et tout mais elles sont souvent un peu froides et un peu toutes pareilles. Vous savez, la couleur à la main, le travail de l’aquarelle et de l’encre c’est quelque chose que depuis des années je commence à savoir faire. J’ai l’impression que c’est quelque chose qu’il faut savoir entretenir, comme un pianiste qui fait ses gammes tout les jours. Moi, si pendant un an je suis face à mon écran avec ma palette graphique, je suis sur que je vais perdre les sensations du pinceau ou de l’eau, du papier, des pigments, de l’aquarelle et tout ça. Et puis, il y a un plaisir sensuel à travailler su le papier. A travailler et à voir à la fin de la journée son truc, à le tenir, à le ranger dans un tiroir plutôt que d’allumer son ordi et d’aller montre : « hé regarde, t’as vu ? » Et puis même, je n’aime pas la position comme ça devant l’ordinateur durant toute une journée. Cela me pèse et cela me fait mal à la nuque (rire). Il se peut que pour certains travaux. Par exemple quand je fais des sérigraphies, quand je fais des maquettes pour mes peintures, j’y fais mes recherches, forcément, avec photoshop. Mais en fait photoshop c’est comme une nouvelle boite de peintures que j’utilise surtout avec des peintures en aplat, vous savez des couleurs très fortes parce que je n’utilise jamais la gouache parce que je déteste la gouache. Je trouve cela pâteux… donc voilà, j’utilise photoshop uniquement pour un type de rendu de couleurs que je fais parfois pour mes illustrations ou alors pour des bichromies. Mais fondamentalement, je préfère le travail à la main.
CM : On parle beaucoup de l’IPad et des tablettes numériques. Que pensez-vous de ce nouveau moyen de lecture, de consommer des livres ?
Benacquista : c’est difficile à dire. Très bizarrement mais ce n’est pas si bizarre que ça, le dernier à avoir résisté c’est Gutenberg et l’imprimerie. C'est-à-dire que tout peut être piraté. On peut changer de support pour la musique, le cinéma, sauf pour le bouquin. Donc, aujourd’hui on nous dit que, et pourquoi pas. Car si à un moment donné on a le même plaisir de lecture, on retrouve la même intimité d’un roman ou une bédé dans une console, ben pourquoi pas quoi. C’est irrépressible, c’est inévitable, ça va dans le sens du progrès. Ce serait un combat d’arrière garde. Pour l’instant je ne m’imagine pas lire un bouquin sur un IPad mais je ne demande qu’à voir quoi. Tout est possible. Si on retrouve le même confort de lecture, c’est irrépressible. Ce n’est même pas la peine d’être nostalgique du papier. Bien sur, il y a certains qui continuent à aller voir du cinéma en salle, ce qui serait le meilleur moyen de découvrir un film. Est-ce que le papier est le meilleur moyen de lire un roman ? Là, je ne sais pas mais il n’y a pas de nostalgie à avoir.
 

CM : Jacques de Loustal, partagez vous son avis, notamment au niveau de la bande dessinée et de l’illustration ?
Loustal : Je n’ai pas d’IPad, ni d’IPhone. Je reste très lié au livre. Je viens de faire deux livres pour des cercles de bibliophilie en France – ça c’est vraiment une résurgence du début du vingtième siècle – Il y a encore des sociétés de bibliophilies qui vous demande de faire des livres imprimé en lithographie, à très peu d’exemplaires, avec l’amour de l’emboitage, du papier, tout ça. Moi, je suis beaucoup plus là dedans, j’achète des livres, je collectionne des livres anciens. Je suis entouré de livres mais je ne suis pas non plus… je pense qu’il y aura les deux car il y a encore beaucoup de gens qui aiment les livres et tout le monde n’a pas d’IPad ni IPhone. Et puis, le fait de faire de la bande dessinée c’est aussi le fait de faire des livres. Ca m’intéresse moyennement.
Benacquista : Et puis, personne ne peut savoir quand à la protection du droit d’auteur. On va essayer de légiférer. Il y aura un peu de résistance, etc. mais personne ne peut savoir comment cela va évoluer. Peut qu’il y aura un moyen de contrôler le truc, peut être pas du tout. Mais, à l’heure d’aujourd’hui il est hors de question de le savoir.
Loustal : Mais c’est vrai qu’avec cet album, avec chaque images avec sa légende qu’il y a en dessous pourrait très bien rentrer dans le format d’un IPad, ça c’est sur (rire).
CM : Un mot sur votre actualité ?
Loustal : En ce moment, je termine un livre basé sur un texte inédit de Jean-Patrick Manchette. C’est un texte pour enfant qui doit sortir chez Gallimard Jeunesse l’année prochaine.
Benacquista : Il y a eu le Lucky Luke qui est sortit en octobre chez Dargaud et puis j’ai un roman qui sortira en mars chez Gallimard et dont je ne peux même pas vous donner le titre parce que je ne l’ai pas encore mais ça sort en mars, c’est un roman.