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1991 19 Pastels  Loustal

livre, Silicom, p. 34, 19,3 x 23,8 cm, 1991
Titre : Dix-neuf Pastels / 19 Pastels:  380 ex (1 x 380) + 30 HC (30 exemplaires réservés à l'auteur et l'éditeur) numérotes a la main sur la page de justification du tirage. 
Ouvrage cartonné souple de couleur verte, avec rabats et une petite image couleur. Cet ouvrage contient la reproduction de 19 pastels  á l'huile provenant de différentes expositions de Février 1991 á Octobre 1989.
 Présenté lors d'un vernissage au festival d'Angoulème, ce recueil d'oeuvres inédites est de fort belle facture : couverture sérigraphie avec petite image collée, 2 très belles qualités de papier dans l'ouvrage.
auteur(s)Loustal
éditeur Silicom

Préface par François Landon  


19 PASTELS l’exposition à la galerie Papiers Gras à
Genève du 7 octobre au 15 octobre 1991


Tables des planches

1. Le milieu de l'Atlantique
2. La pension Maubeuge
3. Portrait de Monsieur Hareng
4. Une pièce de collection
5. Les crocodiles domestiques 
6. Aquarium III 
7. Aquarium II 
8. Paris Sensation 
9. Aïcha, petite panthère 
10. Aquarium I 
11. Un verre de Grappa 
12. Portrait de Monsieur Max 
13. Portrait de Madame Ida 
14. L'été 
15. Le modèle 
16. Canapé I 
17. Canapé II 
18. Canapé III 
19. L'esprit de la Méditerranée

19 PASTELS
carton d’invitation couleur (15 x 20) pour l’exposition à la galerie Papiers Gras à Genève du 7 octobre au 15 octobre 1991


19 PASTELS

carton d’invitation double en couleur (15 x 19) pour un cocktail le 26 janvier 1991 dans le cadre de l’exposition aux Musée des Beaux-Arts d’Angoulême

PASTELS
carton d’invitation couleur
(10 x 20) pour le vernissage d’une exposition à la Galerie ESCALE A PARIS du 19 octobre au 25 novembre 1989 (détail de l’affiche)

 

P R É F A C E

 par François Landon  

Jacques de Loustal considère les dix-neuf pastels à l'huile dont les reproductions composent cet album à la fois comme un travail global et comme une galerie fictive. Ici, il ne s'agit ni d'illustrations ni de peintures. Les premières supposent une création originale dont la seule finalité est d'être reproduite. Elles ont assuré sa notoriété initiale et fortifié la base de sa pratique, par le biais de la bande dessinée et de la publicité. Les secondes, ces oeuvres uniques sur une toile tendue qui peuvent être recommencées, recouvertes, intimement modifiées, il s'y frotte farouchement, mais sans hâter le moment de la confrontation. Il devine le prix à payer d'un élan prématuré, et sait que les carrières artistiques payent vite en manque d'altitude ce qu'elles gagnent en accélération. La lutte de Jacob avec l'ange ne se décide jamais au second round. Loustal est un boxeur flegmatique. Dans ce cursus, le pastel apparaît comme un entre-deux, le point de bascule d'une vie. Avec lui, Loustal troque la transparence et la fluidité de l'aquarelle - qu'il connaît bien - pour le royaume du pâteux, du solide et du violent. Il laisse derrière lui l'urgence et l'instinct pour la matérialité. Celle de l'oeuvre avec laquelle on se heurte trois jours durant, le chantier, l'établi, la logique du travail de force. Les blancs, les reflets, ont cessé d'être une absence - la surface vierge du papier d'aquarelle - pour acquérir une épaisseur. Le pastel est réaliste. Le pastel est photographique.  

Pour le tordre, pour l'arracher au monde vu de tous, Loustal en ourle les surfaces d'un trait noir. Un pseudo-encrage de bande dessinée, qui dépasse la citation d'un genre dont il connaît par coeur les codes. Si Loustal agit ainsi, c'est afin de réinstaurer l'irréel dans ces moments dont il est un spectateur fictif, et dont il veut être le metteur en scène. Regardez Aicha, petite panthère. La femme couchée est soulignée d'un trait, même si celui-ci se confond avec un bikini explosé par ses formes. La panthère éponyme, dont le pelage jaune tacheté s'y prêterait pourtant, échappe au cerné noir. Rien ne matérialise la frontière de ses couleurs. La panthère appartient à une toile, reproduite dans le pastel. Une toile à venir. La panthère est la peinture, encore en abîme. Quant à Aicha... Dans ses Notes de chevet rédigées vers l'an mille, la dame d'honneur de la cour impériale nippone Sei Shônagon cite au nombre des "choses qui gagnent à être peintes", "un paysage d'été, au plus fort de la chaleur". Loustal a vécu au Maroc, seize mois de coopération comme architecte dans une petite station balnéaire de la côte atlantique, dont les villas perdues dans la verdure semblaient dessinées par Rob Mallet-Stevens. Il y a appris la lenteur, l'ennui et l'économie. Il y a distillé ses dessins, entre des parties de tennis et un grand planisphère qu'il pouvait contempler en silence, deux heures durant, au cours de réunions professionnelles où il était le seul à ne pas parler l'arabe. Sur la plage, il allait faire des séries d'études de ciels. Ainsi, il a appris la lumière et l'espace. Loustal est sensible au temps qui passe. Il aime peindre la lumière, et la lumière ne peut être qu'un moment. Pour lui, chacun de ces pastels est donc un instant figé d'une histoire. Un point de la course du temps, dont il l'a extrait comme un poisson d'un torrent. Loustal n'a pas de modèles. C'est malgré lui que ses personnages se mettent à imiter des êtres réels. Certes, Monsieur Max et Madame Ida se réfèrent à des personnages, ceux d'une bande écrite par jérôme Charyn. Il voulait les projeter hors de leur intrigue, et vers leur propre futur. Sur toute cette série de pastels, seuls ces deux portraits se sont donc pliés à la notion de ressemblance. Mais leurs modèles n'ayant eu, eux aussi, que deux dimensions, ils n'ont pas plus souffert que les autres du diktat qu'implique le respect d'une architecture de visage. Pour Loustal, les figures humaines apparaissant dans ces pastels n'en sont que des éléments parmi d'autres. Ni plus, ni moins. Il ne pose pas de hiérarchie entre la personne et le décor. Peut-être parce qu'il est sensible aux oeuvres anonymes, ces toiles tendues au fronton des cinémas de son enfance, ces fresques que l'on voit dans les restaurants du Maghreb, ces fonds de bidons de pétrole que les artistes haïtiens ajourent et décorent, ou ces statuettes naïves et guindées, vieilles comme la colonisation, vieilles comme le métissage, qui se vendent toujours dans les villes de l'ancienne A.O.F. Créations qui semblent dictées par le plaisir, et qu'on voudrait croire façonnées par des hommes décidés simplement à aller au bout de leur envie. Pour Loustal, l'essentiel n'est pas ce qui frappe l'oeil. Il dit que le nu satisfaisant est rare. Aussi, il habille les siens d'un espace où des piments abstraits et sensuels sont répandus sur un tapis, où les bariolures d'un rideau n'obéissent qu'à un bon plaisir, comme les couleurs de ces poissons qui hantent, calmes fuseaux métalliques, tronçons sanglants ou arêtes finales, ses compositions. "Dieu est dans les détails", disait Mies van der Rohe. Le pivot de cette série de dix-neuf pastels est Un verre de Grappa. Non qu'il l'ait peint le premier. Mais le format, la matière charbonneuse du veston de l'homme, la lumière étouffée et la chaleur lourde résument ce que Loustal attend de cette technique particulière. Un piment équivoque est posé là, bien sûr. Et quand on s'étonne que le personnage masculin ait enlevé ses chaussures et ses chaussettes avant même de déboutonner son col, quand on remarque que la jeune femme semble bien féline face à autant de chair coincée dans ce terrible costume, bref que le couple paraît mal assorti pour cesser enfin de rester gelé aux deux bouts d'un canapé, Loustal répond de sa voix lente et sarcastique qu'il fait chaud en Italie l'après-midi.

 

Paris, décembre 1990  


S I L I C O M  E T L E M É C É N A T

ou comment une Société de Service Informatique acquiert dix-neuf tableaux originaux

C'est d'abord une culture... Dès la création de Silicom, en 1983, Christian Bataille et Martine Guinot ont voulu agrémenter leur lieu de travail des images qu'ils aimaient. C'est ainsi que près de deux cents sérigraphies et lithographies de dessinateurs de bande dessinée ornent les murs du siège social.

C'est ensuite un coup de foudre pour les dix-neuf pastels réunis pour l'exposition Jacques de Loustal à la galerie Escale à Paris en novembre 1989; Martine Guinot n'hésite pas une seconde... Ces oeuvres sont présentées aujourd'hui en avant-première aux collaborateurs et aux clients de Silicom, dans les locaux de la société qui abritent désormais la collection Loustal. Elles seront exposées au Musée des Beaux-Arts d'Angoulême dans le cadre du XVIIIe Festival International de Bande Dessinée.

C'est aussi une rencontre : avec Alain Lachartre, directeur artistique dont les réalisations avec les illustrateurs ne sont plus à présenter et auquel ont été confiées la création et l'édition de ce recueil regroupant les tableaux de Loustal. De cette rencontre naîtra notamment un logotype étonnant, par sa conception et sa réalisation, mettant en scène un animal original de Pierre Clément.

Mais c'est surtout une volonté : celle d'encourager la création artistique et d'en assurer la notoriété. Telle est, au-delà de son rôle économique, la vocation culturelle de l'entreprise aujourd'hui.

SILICOM 4, avenue Morane-Saulnier. 78140 Vélixy-Villacoublay.


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P R É F IN C E  

by François Landon

 

Jacques Loustal considers the nineteen oil pastels including reproductions of this album as both a global work and as a fictional gallery. Here there is neither illustrations or paintings. The first assumes an original creation whose only purpose is to be reproduced. They ensured its initial recognition and strengthened the base of his practice, through comics and advertising. Second, these unique works on canvas that can be repeated, covered intimately modified, vehemently rubs, but hasten the moment of confrontation. He guesses the price of a premature enthusiasm, and knows that artistic careers quickly pay for lack of altitude they gain in acceleration. Jacob Wrestling with the Angel never decided in the second round. Loustal is a phlegmatic boxer. In this course, pastel appears as an in-between, the tipping point of a lifetime. With it, swapped Loustal transparency and fluidity of watercolor - he knows well - the Kingdom of the pasty, solid and violent. He leaves behind the urgency and instinct to materiality. That the work with which we are faced three days, the yard, the workbench, the logic of the labor force. White, reflections, have ceased to be an absence - the virgin surface of watercolor paper - to gain thickness. Pastel is realistic. Pastel is photographic.


To twist it, to snatch the world seen by all, Loustal hems surfaces with a black line. A pseudo-inking comic, which exceeds the quote of a kind which he knows by heart the codes. If Loustal does so is to reinstate the unreal in those moments he is a fictional spectator, and he wants to be the director. Look Aicha, a small panther. The reclining woman is underlined by a stroke, even if it merges with a bikini exploded by its forms. The eponymous panther, spotted with yellow fur lend it yet, beyond the black surrounded. Nothing materialized border colors. The panther belongs to a canvas, reproduced in pastel. An upcoming canvas. The panther is painting, still abyss. As for Aicha ... In her bedside notes written around the year one thousand, the lady of honor of the imperial court Nippon Sei Shônagon cites the number of "things that deserve to be painted", "a summer landscape, at the height of the heat. "Loustal lived in Morocco, sixteen months of cooperation as an architect in a small seaside resort on the Atlantic coast, the houses lost in the countryside seemed designed by Rob Mallet-Stevens. He learned the slow, boredom and the economy. There has distilled his drawings, between games of tennis and a large map of the world that he could contemplate in silence for two hours, during business meetings where he was the only one not speak Arabic. On the beach, he would make sets of skies studies. Thus, he learned the light and space. Loustal is sensitive to the passage of time. He likes to paint the light, and the light can only be a moment. For him, each of these pastels is a frozen moment of a story. A point in the course of time, he extracted a fish of a torrent. Loustal not models. This is despite that his characters start imitating real beings. Certainly, Mr. and Mrs. Max Ida refer to characters, those written by Jerome Charyn band. He wanted to throw them out of their plot, and to their own future. Throughout this series of pastels, only these two portraits are bent to the notion of likeness. But having had their models, too, only two dimensions, they do not suffer more than other diktat implies compliance with a facial architecture. For Loustal, human figures appearing in these pastels are only elements among others. Nothing more, nothing less. It poses no hierarchy between the person and the background. Perhaps because it is sensitive to the anonymous works, the stretched canvas pediment cinemas of his childhood, these frescoes can be seen in the restaurants of the Maghreb, the funds of oil cans that Haitian artists and decorate ajourent or those naive statuettes and stilted, as old as colonization, as old as miscegenation, which always sell in the cities of the former French West Africa Creations that seem dictated by pleasure, and we would like to believe fashioned by men just decided to go after their desire. For Loustal, most is not what strikes the eye. He said the meeting naked is rare. Also, he dresses his own space where abstract and sensual peppers spread on a carpet, where bariolures a curtain obey only a pleasure, as the colors of the fish that haunt, quiet time metal, bloody or final sections edges, his compositions. "God is in the details," said Mies van der Rohe. The pivot of this series of nineteen pastels is a glass of Grappa. Not that he has painted first. But the format, the carbonaceous material of man's jacket muffled light and heavy heat summarize what Loustal expected of this particular technique. Equivocal pepper is placed there, of course. And when we are surprised that the male character has removed his shoes and socks before unbuttoning his collar when we notice that the young woman seems feline face as much flesh stuck in this terrible costume, the couple seems short mismatched to finally cease to remain frozen at both ends of a sofa, Loustal responds in his slow, sarcastic voice it's hot in Italy in the afternoon.
 

Paris, December 1990,

 

 

 

n° 7 Aquarium II:  Pastel à l'huile sur papier 480 x 518 mm

more Pastels

 

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n° 14 L'été Pastel à l'huile sur papier 280 x 395 mm

n° 3 portrait de Monsieur Hareng: Pastel à l'huile sur papier 320 x 250 mm

n° 10 Aquarium I : Pastel à l'huile sur papier 475 x 645 mm

 

n° 1 le milieu de l'Atlantique : Pastel à l'huile sur papier 270 x 451 mm


n° 9. Aïcha, petite panthère :  Pastel d l'huile sur papier. 485 x 672 mm


 n° 4. Une pièce de collection : Pastel à l'huile sur papier 475 x 645 mm

 


n° 2. La pension Maubeuge : Pastel à l'huile sur papier 530 x 410 mm


n° 19. L'esprit de la Méditerranée : Pastel à l'huile sur papier 490 x 530 mm