2014
Loustal / Simenon
Loustal / Simenon
15 octobre 2014 - 28 février 2015 - BILIPO
Loustal : Simenon
https://www.youtube.com/watch?v=mp9fyosE_OE
Loustal
illustre Simenon
On ne tue pas les pauvres
types
Client le plus obstine
du monde
Ceux du
Grand Café
Menaces de mort
Touriste de bananes
Les
frères Rico
sérigraphie Georges Simenon
Figaro Magazine
Quand un artiste rencontre un immense
écrivain…
Il y a vingt-cinq ans, le 4 septembre 1989, s’éteignait Georges Simenon.
C’est l’occasion pour la BiLiPo de rendre hommage au créateur du commissaire
Maigret avec cette exposition Loustal/Simenon, alors que paraissent aux
Éditions Omnibus six enquêtes de Maigret illustrées par Loustal. Cette
exposition présentera plus de 70 dessins originaux de Loustal, grand
admirateur de Simenon. Un cycle de rencontres sera également organisé dans
le cadre de cette exposition pour célébrer la mémoire de l’auteur
francophone le plus lu dans le monde.
Du 15 octobre 2014 au 28 février 2015
Bibliothèque des Littératures policières (BiLiPo)
50 rue du Cardinal Lemoine
75 005 PARIS
01 42 34 93 00
Du mardi au vendredi de 14h à 18h, le samedi de 10h à 17h / Fermetures les
dimanches, lundis et jours fériés.
Entrée libre
Dossier Simenon
http://www.paris-bibliotheques.org/wp-content/uploads/2014/06/CP-LOUSTAL-OK-DER.pdf
L’exposition présentera 70 dessins couleur et noir et blanc de Loustal sur
l’univers de Simenon : soit des Illustrations faites pour les divers textes
qu’il a illustres (touristes de bananes, les frères rico, les nouvelles
Parues dans la collection “carnets”...) Ou des dessins “simenoniens” hors
fiction (un portrait de Simenon au travail par exemple, voir page
précédente). Seront présentes des dessins petit format noir et Blanc (de la
taille d’une couverture de livre), des peintures en couleurs, grands et
petits formats ainsi que
Des esquisses. L’occasion de découvrir tout le travail d’un artiste
admiratif de l’oeuvre d’un écrivain, et dans Laquelle il a essaye de se
fondre, Loustal ayant une approche « littéraire » de son travail.
La bilipo puisera aussi dans son fonds afin de présenter des éditions
remarquables et rares des écrits de Simenon ou des fascicules ou magazines
dans lesquels Simenon publia des nouvelles a ses débuts, sous des
Pseudonymes divers.
Cette exposition fera découvrir ou redécouvrir tout l’univers d’un écrivain
majeur mis en images par un dessinateur hors pair au trait d’une liberté
absolue et évocateur r des ambiances si particulières des enquêtes De
Simenon.
Conception : Jean-François merle, Loustal et la bilipo
Scenographie : bilipo
Commissaires : Jean-François merle, éditeur aux éditions omnibus
Et
Catherine Chauchard, responsable de la bilipo
Graphisme : éditions omnibus
Production : paris bibliothèques
www.paris-bibliotheques.org
On ne tue pas les pauvres types - Le client le plus obstiné du monde -
Menaces de mort - Ceux du grand café - Maigret et l'inspecteur malgracieux -
Le témoignage de l'enfant de choeur.
Grand admirateur de Simenon, Loustal a cherché à saisir, par l'illustration,
la fameuse "atmosphère Simenon" au travers de ces six nouvelles mettant en
scène le commissaire Maigret. Le présent volume regroupe les six nouvelles
préalablement parues séparément et désormais épuisées.
Jacques de Loustal (1956- ), dit Loustal, est un illustrateur et auteur de
BD travaillant seul (Carnet de voyages) ou en collaboration avec d’autres
scénaristes, tels que Philippe Paringaux (Le Sang des voyous), Jérôme Charyn
(White Sonya), Dennis Lehane (Coronado), Tonino Benacquista (Les Amours
insolentes) ou Götting (Pigalle 62.27) .
Il a illustré pour Omnibus six nouvelles de Simenon et le roman Les Frères
Rico.
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http://www.trussel.com/maig/maibul.htm
Rencontre avec John Simenon à la bibliothèque des littératures
policières (Bilipo) à propos de l'exposition consacrée à son père
Georges Simenon. La Bilipo organise en effet, avec les éditions Omnibus,
une exposition qui rassemble les dessins que Loustal célèbre
illustrateur a fait de six enquêtes du commissaire Maigret et des deux
romans de Simenon : Touriste de bananes et les Frères Rico. Entrée
gratuite.
«J'ai toujours ressenti
fortement les atmosphères de Simenon. J'aime la façon dont il
décrit ses personnages, l'ambiance dans laquelle ils évoluent.
Leur solitude me touche beaucoup.»
Jacques de Loustal
Loustal prend l'empreinte de Maigret
Pour fêter le 25e anniversaire de
la mort de Simenon, le dessinateur présente à Paris de nombreux
dessins inspirés de son œuvre. Et parvient à saisir
l'insaisissable.
Pour Jacques de Loustal, Georges Simenon est un vieux compagnon.
Cela fait longtemps que le dessinateur sillonne le monde avec
les romans du maître liégeois dans ses légers bagages, longtemps
qu'il y trouve une source d'inspiration. Après quelques projets
imaginés du vivant de l'écrivain qui n'ont malheureusement pas
abouti, son premier travail «simenonien» remonte à 1998:
l'illustration en couleurs de Touriste de bananes, le
chef-d'œuvre tahitien du romancier aux 400 livres et aux 9000
personnages. Les responsables des éditions Vertige Graphic
avaient proposé à Loustal de travailler sur un roman de Joseph
Conrad. Sans tergiverser, le dessinateur leur a répondu:
«Simenon!»
Ensuite, pour les éditions
Omnibus, il y a eu six nouvelles mettant en scène Jules Maigret,
illustrées en noir et blanc avec des dessins à l'encre de Chine
rehaussés à la pierre noire: On ne tue pas les pauvres types, Le
Client le plus obstiné du monde, Ceux du Grand Café, Menaces de
mort, Maigret et l'inspecteur Malgracieux et Le Témoignage de
l'enfant de cœur. Il existe une forte proximité entre l'univers
du romancier et celui du dessinateur. Les visiteurs de
l'exposition Loustal/Simenon présentée à Paris à la Bibliothèque
des littératures policières (BiLiPo) de la rue du
Cardinal-Lemoine sont invités à la découvrir. À cette occasion
sont présentés les dessins qui ont illustré les nouvelles, ainsi
que des esquisses, des dessins en couleurs imaginés pour
Touriste de bananes et les aquarelles ayant illustré Les Frères
Rico, un Simenon de la période américaine «loustalisé» en grand
format en 2004.
«Ce qui est important pour moi,
c'est que chacun de mes dessins est accompagné de la phrase de
Simenon qui l'a inspiré, explique l'artiste. Ils forment ainsi
une œuvre autonome, qui n'a pas besoin d'autre justification
qu'elle-même.» À admirer ses travaux, on se dit que le
dessinateur n'a pas pris en filature Maigret par hasard. Il le
concède volontiers. «J'ai toujours ressenti fortement les
atmosphères de Simenon. J'aime la façon dont il décrit ses
personnages, l'ambiance dans laquelle ils évoluent. Leur
solitude me touche beaucoup.»
Le dessinateur nous confie le plaisir qu'il a eu à traduire
l'angoisse poisseuse d'une nouvelle comme Menaces de mort. Pour
illustrer Georges Simenon, Jacques de Loustal a eu le don de
s'imprégner d'une œuvre et d'inventer un style: le genre
graphique qu'il a adopté pour éclairer les nouvelles de Maigret
épouse parfaitement son objet. Sans chercher à trop en dire,
l'artiste a saisi l'insaisissable, ornant chacune des
historiettes aujourd'hui rassemblées en un volume* d'une
quinzaine de dessins. «Pour Maigret, je me suis contenté d'une
silhouette: la pipe, l'imperméable, le chapeau.» On touche là
quelque chose de l'ordre de l'épure. Mais Georges Simenon
lui-même ne parlait-il pas d'épures à propos de ses Maigret?
«Loustal/Simenon», Bibliothèque des littératures policières (BiLiPo),
Paris Ve, jusqu'au 28 février 2015. Entrée libre.
(*) Georges Simenon, 6 enquêtes de Maigret illustrées par
Loustal, Omnibus, 640 p., 26 €
.http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2014/10/24/03015-20141024ARTFIG00023-loustal-prend-l-empreinte-de-maigret.php
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https://www.youtube.com/watch?v=mp9fyosE_OE
Carte d'invitation par la maire de Paris, Anne Hidalgo, à l'
inauguration de l'exposition
LOUSTAL & SIMENON
carte cartonnée
de 15 x 21 cm
Loustal
Simenon à la trace par Sébastien Lapaque
Virtuose et nonchalant, Jacques de Loustal dessine et peint comme
d'autres écrivent. Aujourd'hui, il prend en filature le commissaire
Maigret.
Paris,
l'atelier de Jacques de Loustal est installé au bord d'un canal. C'est
assez pour déclarer le dessinateur prédestiné à s'attacher à l'univers
de Georges Simenon. Dons son oeuvre, on trouve d'autres signes annonciateurs
de sa rencontre avec le romancier aux quatre cents livres. Lui-même en
souligne quelques-uns.
-
J'ai toujours ressenti fortement les atmosphères de Simenon. Jaime bien la
façon dont il décrit ses personnages, l'ambiance dons laquelle ifs évoluent.
Leur solitude me touche
beaucoup.
Il avance d'ailleurs une preuve de l'ancienneté de sa passion
-
j'ai passé mon diplôme d'architecte avec un mémoire sur « Le paysage du
canal ». II y était question de to perception du canal en littérature,
notamment chez Georges Simenon.
Deux
univers faits pour se rencontrer
Longtemps
Loustal fut cerné par Simenon. Qu'on songe à ces détails dérobés aux
abords de son atelier : un
pécheur taciturne tirant sur son clope, des canards grelottant sur l'eau
verte, un chemin de halage au-dessus duquel glisse un ciel flamand. Un décor
éloigné de ceux qui ont assuré la renommée de Loustal, trop élégant
pour ne pas en faire lui-même la caricature:
- Un palmier, un
musicien, un petit chien.
Les nuages, Loustal les a souvent représentés cotonneux et blancs, comme
les panaches de vapeur qui s'échappent de la cheminée des paquebots. Son
premier travail d'illustration dédié à Simenon concerna logiquement un
roman austral : Touriste de bananes (Vertige Graphic, 1998).
L'histoire poignante de l'installation manquée à Tahiti d'un jeune homme
qui rêvait d'une vie insouciante sur les bords d'un lagon.
Si Loustal est satisfait de cette première confrontation avec l'univers de
l'écrivain, il souligne qu'elle fut tardive. Dix ans auparavant, les
responsables des éditions Futuropolis - Gallimard, pour qui Tardi
travaillait sur Céline, lui avaient déjà proposé d'illustrer une oeuvre
de son choix. II avait pensé à deux livres
de Simenon : le Coup de lune, un roman de 1933 se déroulant en
Afrique, et Quartier nègre, publié en 1935 et situé au Panama. A
l'époque, le père de Maigret était encore vivant. Le sachant très
attentif à la cession de ses droits, Loustal lui avait envoyé une série
de dessins préparatoires. Aucun accord d'éditeurs n'avait pourtant pu être
conclu. C'est Sous la lumière froide, de Pierre Mac Orlan, qui avait
finalement bénéficié de ses images.
Quelques années plus tard, sa rencontre avec Marc Simenon, le fils aîné
du romancier, et Mylène Demongeot, son épouse, lui offrit l'occasion
d'oublier ce rendez-vous manqué. Aux éditions Vertige Graphic, qui lui
suggéraient d'illustrer Au cœur des ténèbres, de Joseph Conrad -« un
livre trop métaphysique, trop sérieux » -, le dessinateur proposa l'édition
illustrée d'un Simenon.
-A l'époque, je songeais à une transposition en bande dessinée. Ce
travail sur Touriste de bananes me permit de foire une première lecture en
profondeur d'un Simenon, avec un ou deux dessins par chapitre, pour voir ce
que cela donnait je me suis rendu compte que Simenon était difficile à
adopter en bande dessinée.
Artiste aux dons infinis, inventeur d'une manière reconnaissable
entre toutes, consacré par ses illustrations pour la presse et la publicité,
ses peintures, ses affiches, ses pochettes de disques, Loustal revient au
livre comme l'oiseau migrateur à son nid.
- C'est mon univers, j'ai toujours baigné dans un environnement littéraire.
A 44 ans, cet illustrateur voyageur, qui publia ses premiers dessins à la
fin des années 70 dans Rock & Folk et Métal hurlant, peut se flatter
dune bibliographie avantageuse. II s'est fait un nom dans le grand monde de
la BD française en travaillant avec Philippe Paringaux, Tito Topin,
Jean-Luc Fromental, Jérôme Charyn.
II
illustre Mac Orlan et Coatalem
D'Italie,
du Maroc, d'Israel, du Mexique, d'Argentine, du japon, de Grèce, des
Etats-Unis, de Chine, il a rapporté trois Carnets) de voyages (Seuil,
1997-1999). L'illustration de romans et de nouvelles complète l'accord
parfait qu'il a toujours souhaité réaliser entre texte et image. Outre des
romans de
Pierre Mac Orlan et de Georges Simenon, il a illustré les Contes de la
forêt vierge et les Lettres d'un chasseur, d'Horacio Quiroga
(Seuil-Métailié, 1998 et 2000), sans oublier 50 000 dinars, une
nouvelle de Jean-Luc Coatalem (Reporter, 1995), qui lui doit la couverture
de trois de ses livres et dont il se prépare à transposer une autre
nouvelle en bande dessinée.
Maigret,
c'est la pipe, le chapeau, l'imperméable
Jacques de Loustal, qui n'a rien perdu du dandysme affiché par le
titre d'un de ses premiers livres (Une Vespa, des lunettes noires, une
palm beach, elles voudraient en plus que j'aie de la conversation), ni
de la tendresse affectée par l'un des suivants (Un garçon romantique), est
un voyageur au long cours. II poursuit son inspiration aussi loin qu'Achab
Moby Dick. Dans une poche de son sac à dos, un petit carnet renferme ses
notes de lecture. Des livres d'Henri Calet, de Tennessee Williams, de Jack
London, d'Herman Melville, de Francisco Coloane, de Truman Capote. Et des
Simenon, beaucoup de Simenon : la Chambre bleue, Feux rouges, L' Aîné des
Ferchaux, Long tours, l'Escalier de fer, les Voyageurs de la Toussaint, la
Fuite de Monsieur Monde...
Lorsqu'il lui fut proposé d'illustrer deux nouvelles mettant en scène
le commissaire Maigret pour la collection Omnibus, Loustal hésita.
- Trop d'incarnations à la télévision, au cinéma. Je ne voulais
surtout pas faire de Maigret un héros stéréotypé, comme dans certaines
bandes dessinées.
Voulant sans doute éprouver « la jouissance éternelle de la contrainte »
affectionnée par Baudelaire, il finit par s'intéresser à ces textes
inattendus, partie immergée de l'iceberg Simenon : le Client le plus obstiné
du monde et On ne tue pas les pauvres types. Composés en 1946 par un
Simenon exilé en Amérique, ces récits emplis de personnages assaillis par
le doute appelaient l'art nonchalant de Loustal. II a réalisé pour chacun
d'eux une quinzaine de dessins en noir et blanc, à la plume, rehaussés au
crayon.
- Pour Maigret, je me suis contenté d'une silhouette : la pipe, l'imperméable,
le chapeau.
Loustal? Le style.
« Carnets » Omnibus, 108 p., 60 F.
«
Carnets » Omnibus, 108 p., 60 F.
En
librairie le 28 septembre 2000.
LA TRIBUNE vendredi 26 décembre 2003
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