LE CORBUSIER EN IMAGES
1987 : Le Corbusier a cent ans.
Pour célébrer l'artiste visionnaire, disparu en 1965, le Chili, le
Brésil, la Suède, la Suisse, la Tchécoslovaquie, et bien d'autres
états, s'unissent pour un même hommage, rendu uniformément des
quatre coins du globe. Après les polémiques et les scandales,
voici venu le temps de la reconnaissance. Le peintre philosophe,
l'amoureux du béton armé et de l'habitat fonctionnel
serait-il... l'architecte du siècle?
Charles-Edouard Jeanneret, dit Le
Corbusier, est originaire de Suisse où il vit le jour en 1887 à
La-Chaux-de-Fonds. Après des études d'art, il se lance dès l'âge
de dix-huit ans, dans la construction de sa première maison, la
Villa Fallet, où s'affirme déjà son modernisme. Cette réalisation
lui fournit les moyens de partir pour l'Italie où il est fasciné
par la chartreuse d' Ema, un monastère près de Florence. Ce pays
n'est qu'une première étape dans son étude de l'oeuvre des
architectes novateurs de l'Europe. Lors d'un séjour à Paris, il
fait la connaissance d'Auguste Perret qui lui fait découvrir le béton
armé, une technique encore très marginale en ce début de siècle.
Puis, c'est à nouveau le départ pour l'Europe de l'Est, la Grèce,
et l'Italie. De son "voyage d'Orient", il garde
une invincible attirance méditerranéenne". Riche de
tous ces enseignements, il débute son action intellectuelle en
proposant une nouvelle méthode de construction, à partir de
poteaux-dalles, qui supprime la nécessité des murs porteurs
Corbu vu par, de Ifa, Éditeur : Mardaga (1 avril 1995)
Collection : Architecture Urbanisme, 171 pages
ISBN 10 : 2870092962
"Corbu vu
par", Mardaga éditeur, Janvier 1987. Ouvrage
publié par l'Institut français
d'architecture à l'occasion de
l'exposition "Corbu vu par".
22 x 24 cm, Broché 177 p. ISBN 13 :
9782870092965 15.00 €
62 personnalités issues du monde de
l’art, de la littérature, de
l’architecture offrent leur vision de Le
Corbusier. Parmi elles : Blondel,
Salvador Dali, Loustal, Tadao Ando,
Christian Gimonet, ou encore, Christian
de Portzamparc. Ces regards croisés
donnent à voir un Kaléidoscope à la fois
foisonnant et original de ce maître de
l’architecture.
Très nombreux textes, photos et dessins
de : ont collaboré à la réalisation de
cet ouvrage : Tadao Ando, Alessandro
Anselmi, Atelier 5, Marc Bedarida, Ted
Benoît, Blondel, Alain Buquet, Hélène
Cauquil, Michèle Champenois, Paul
Chemetov & Borja Huidobro, Henri Ciriani,
Florence Contenay, Charles Correa,
Salvador Dali, Balkrishna Doshi,
Philippe Duboy, Exem, Pierre Faucheux,
Agence Fiat Lux, Filips, Norman Foster,
Massimiliano Fuksas, Aurelio Galfetti,
Christian Gimonet, Zaha Hadid, John
Hejduk, Herman Hertzberger, Marie Jaoul,
Charles-Édouard Jeanneret, Charles
Jencks, Ugo La Pietra, Le Corbusier,
Yves Lion, Marie-Christine Loriers,
Loustal, Jean-Pierre Lyonnet,
Fumihiko Maki, Richard Meier, Chantal
Montellier, Charles Moore, François
Mutterer, Antoine Pacé, Christian de
Portzamparc, Raj Rewal, Pierre Riboulet,
Jean-Paul Robert, Francisco Javier Sàenz
De Oiza, Deidi Von Schaewen, Thomas
Schumacher, Roland Simounet, Alison &
Peter Smithson, Eduardo Souto de Moura,
Pierre Staudenmeyer, Joost Swarte,
Gérard Thurnauer & Jean De Gaspary,
Hubert Tonka, Bernard Tschumi, Livio
Vacchini, Charles Vandenhove, Martin
Veyron, Dennis Wheatley et André
Wogenscky.
|
|
|
En 1918, Auguste Perret présente
Ozenfant à Jeanneret. Le peintre, directeur de la revue Elan, fait
plonger l'architecte dans l'art. Désormais l'urbaniste-voyageur
emploie pratiquement la moitié de son temps à peindre. Sa première
exposition aura lieu trois ans plus tard. Mais, quel que soit le
moyen d'expression choisi, son oeuvre reflète toujours la même
ligne directrice (style dépouillé, masses géométrisées) que
l'on retrouve aussi dans l'Esprit nouveau, la revue qu'il fonde avec
Amédée Ozenfant et pour laquelle il se choisit comme pseudonyme:
Le Corbusier. L'esprit nouveau, c'est un esprit de construction et
de synthèse guidé par une conception claire; c'est l'esprit de
l'époque "machiniste".
Maison
Ozenfant, Paris 14e
Adresse : 53 avenue de Reille - 75014
Paris
1922, c'est le premier pavé dans
la mare avec la Ville contemporaine de trois millions d'habitants.
Un projet utopique qui ne reconnaît comme bases que les conditions
de nature (course du soleil, espace). Le sol est libéré, la
toiture devient jardin et la circulation automobile est fluide. Des
qualités que les logements actuels ne remplissent toujours pas.
Bien qu'attrayant, le projet se heurte à un refus général. Les
appartements sont identiques et manquent d'individualité.
Quarante ans plus tard, fleuriront les ZUP en série mais cette fois
c'est l'économie qui a dit oui!
Vingt-deux est aussi l'année de l'Atelier Ozenfant où
Loustal retrouve Le Corbusier devant son chevalet (le peintre
signera Jeanneret jusqu'en 1928).
La peinture est pour Le Corbusier
un outil essentiel pour sa recherche formelle. Avec ses natures
mortes, il apprend. II découvre le jeu des formes. A travers les
objets industrialisés, il cherche à s'imprégner du machinisme.
Corbu comme Le Corbusier
de Francine Bouchet, Michel Cohen, Michel Raby (Illustrations)
Éditeur : La Joie de lire (1 janvier 1994)
Collection : "Connus, méconnus"
Format : Relié
ISBN : 2882580002
En 1923, il construit la Villa
Laroche pour un collectionneur d'art. II en fait un lieu idéal
d'exposition qui abrite maintenant la Fondation Le Corbusier, où
l'on peut retrouver toutes les traces du grand homme.
A l'époque où, aux Beaux-arts,
l'architecture est encore synonyme de temple grec ou romain, il
publie Vers une architecture, un livre-phare qui ancre
l'architecture dans l'ère du machinisme et du fonctionnel (et non
du fonctionnalisme!).
Le Corbusier étudie l'habitation
des hommes. Pour lui, une maison est une "machine à
habiter" tout autant qu'un palais. II énonce les cinq points
qui servent de base à l'architecture moderne : le pilotis qui libère
le sol; le toit jardin; le poteau-dalle qui supprime le mur porteur;
la fenêtre en longueur et la façade libre.
Villa Stein
A Suivre N° 116
En 1927, il conçoit la Villa
Stein et s'intéresse au mobilier. En collaboration avec Charlotte
Perriand et son cousin et associé Pierre Jeanneret, il dessine des
meubles qui répondent à son architecture. Ils sont fonctionnels et
découlent de son étude des positions de l'homme. 1927, c'est aussi
l'année du scandale du concours pour le palais des Nations à Genève.
Bien que titulaires du premier prix, Le Corbusier et Pierre
Jeanneret sont écartés du projet pour n'avoir pas exécuté les
dessins à l'encre de Chine. L'affaire fait bouger l'architecture
moderne. Un an plus tard, Le Corbusier organise le premier Congrès
international d'architecture moderne (CIAM) dont il établit le
programme de réflexion. 1928 voit aussi la transformation de sa
peinture, les objets industriels font place aux objets à "réaction
poétique" (os rongés ramassés sur la plage,
coquillages...). La renommée de Le Corbusier grandit. II est
appelé en URSS où il construit le Centrosoyus, puis en Amérique
du Sud où il donne une série de conférences. Lors de ce voyage il
rencontre Joséphine Baker, en tournée elle aussi. Une entrevue
sans conséquence qui n'a pas manqué d'inspirer Martin Veyron et
Ted Benoit qui retrouve les vedettes aux Champs-Elysées, sur les
toits de l'appartement de fête de M. Beistegui.
Terrasse de l appartement Beistegui par Ted Benoit
A Suivre N° 116
La Villa Savoye date de 1929.
Elle est considérée par beaucoup comme son chef-d'œuvre. C'est
une éblouissante démonstration de ses théories, le sommet de la
ligne puriste. Mais pour Le Corbusier, ce n'est qu'une étape
libératrice.
Dès lors, son architecture se soumet à une esthétique unique. Aidé
par sa peinture qui s'est déjà libéré de sa doctrine en 1928, il
recherche plus d'expressivité dans les matériaux et dans les formes.
Il s'ensuit une période de transition : Villa d'Hyères en pierres
du pays; Cité-refuge de l'Armée du salut, composée comme une
nature morte; immeuble Clarté, en verre et acier; Pavillon suisse
de la cité universitaire de Paris (le Pavillon du Brésil date,
lui, de 59). Son urbanisme évolue et se confronte au paysage comme
à Rio ou à Alger. Toujours en rupture avec la norme, Corbu décide
d'appeler le plan pour Alger "planobus" afin de briser
aussi les habitudes administratives.
Urbanisme
de Le Corbusier
Éditeur : Arthaud (6 juin 1995)
Collection : Albums et Texte
Format : Broché - 284 pages
ISBN : 2700310691
Son attachement à l'espace, et
à la circulation de l'homme dans celui-ci, le conduit à inventer,
en 46, le "modulor", un système d'anthropométrie adaptée
qui fera le tour du
monde. Supprimant les calculs basés sur le mètre linéaire, Le
Corbusier invente une mesure non arbitraire basée sur la hauteur
moyenne de l'être humain. Désormais le modulor sert de base à
toute sa production artistique.
L avenir du Corbusier, par Joost Swarte
|