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2007 Bloody birthday

Bloody birthday
Loustal
Salon du Polar

Auteur : Tardi, schwartz, loustal, chauzy, peyruq, Benson, pouy, Jonquet, Oppel, Martin, Zay, Ferey, Baru, Ferrandez, Di Marco,  Noziere, Prudon, Villard, Daeninckx, Demouzon, Bernard, Pelletier, Malt, Teyruco, Baru, Schwartz, Ferrandez, Di Marco, Sokal, Ted Benoit

10ème anniversaire du salon du polar de la ville de Montigny-lès-Cormeilles

"C’est pas compliqué, il suffisait de prendre le gratin des dessinateurs et la crème des auteurs. De la crème sur du gratin, on risquait pas de se gourer, ça pouvait être que bon. Ensuite, on s’est contenté d’enfiler des perles ; des perles noires, bien sûr. Ça donne ça. Un recueil indispensable, un truc destiné à figurer au rayon des incunables, un bouquin qu’on se doit d’avoir. Pensez, un gratin de crème rehaussé de perles noires… Même chez Gallimuche ils ne servent plus ça."

Patrick Raynal

Bloody birthday
Date de saisie : 02/12/2007
Genre : Policiers
Editeur : la Branche, Paris, France
Prix : 12.00 €
Broché: 192 pages
Collection : hors collection
Langue : Français
ISBN-10: 2353060242
ISBN-13: 978-2353060245



Les premières lignes
Préface de Patrick Raynal :

Au siècle dernier, Jean-Baptiste Corot peignait l'Auberge de Montigny-lès-Cormeilles. Peu après, des zigotos comme Pissarro, Monet, Utrillo zonaient dans les parages. Sans, bien évidemment, parler de Van Gogh, le plus «noir» d'entre tous. Le terrain était donc déjà miné. Ne restait plus qu'à y amener ceux qui ne se satisfont toujours pas de la littérature officielle et qui, en leur âme sombre, dépeignent les dérèglements de ce monde.
La première fois que je me suis pointé à Montigny-lès-Cormeilles, en bagnole, j'étais avec Pouy et, du coup, normal, on a atterri dans la zone industrielle de Saint-Ouen-l'Aumône, dix bornes plus loin. On avait raté la sortie, mon pote et moi, on déteste les bretelles, et, à l'époque, le GPS n'était qu'un délire hallucinogène de type Philip Dickien. Mais ce n'était pas grave, puisque nous avions subitement l'impression de traverser Détroit (Ditroyeut) pour se trouver là où crèche Jim Harrisson, qui devait nous attendre depuis deux jours en faisant griller, dans sa cheminée, un sanglier entier.
J'ai toujours un peu de mal avec les festivals de polar (et, même, je dois l'avouer, de plus en plus), mais là, il y avait une cerise sur le gâteau, on allait pouvoir serrer la main à Robert Hue. Ce qui n'est pas donné à tout le monde sans se retrouver à la une de l'Huma. Et nous étions persuadés que, d'une certaine façon, le Roro était déjà un vrai personnage de roman noir ou du moins une personnification possible de ce qu'était alors le polar. Admis mais dédaigné. Reconnu mais moqué. Ne faisant pas totalement partie du monde normal, celui, de son côté, des vrais politiques, et, du nôtre, des vrais écrivains. Ce qui établissait une imparable connivence. En plus, dans l'entourage du petit Robert, on connaissait déjà vaguement tous les Pieuchon et autres Karima, dont on savait l'intégrité, la gentillesse, la sagesse et la passion. Et c'est peu de le dire. Car il en faut, de la persuasion et de la constance pour convaincre toute une bande polymorphe de personnes à l'ego paradoxal de réserver le week-end à la visite d'une commune de banlieue tapie non loin de la Patte-d'Oie d'Herblay, celle névrotique ment citée dans les messages subliminaux de Bison futé, lui-même tapi dans son château du PC de Rosny-sous-Bois.
En voiture, par l'autoroute de Pontoise, il ne faut surtout pas louper la sortie, ce que nous avions fait directo, cette fameuse première fois. En train, on arrive à douze bornes du lieu des agapes et, là, il ne faut pas louper la navette. Mais pas de panique. Pas question, n'importe comment, début décembre, de louper le festival de Montigny.
Dès que l'on y parvient (c'est juste à côté de l'hyper), là, c'est le kif, comme on dit désormais. On sent vite que toute cette équipe de bénévoles travaille toute l'année sur un sujet primordial : faire lire. Et nous, on y arrive, enfarinés, pour ramasser les lauriers. Qui ne ressemblent pas à ces sauteries germanopratinesques où le vin pétille entre soi, mais à un marathon suburbain où l'on s'épuise intensément à rencontrer cet être étrange et pénétrant que l'on vénère et qui se nomme le lecteur. Et, à Montigny, il y a toujours foule. Des petits et des grands. Des vieux et des jeunes. Des spécialistes et des découvreurs. Des blasés rigolards et des curieux avides. Du coup, on parle beaucoup et la gorge s'assèche. Mais, là aussi, l'organisation a tout prévu.
Pas question de bâiller. Aux cormeilles ou pas. De temps en temps, faut fournir. Plaisir et hommage. Joie et remerciement. Des auteurs, parmi tous ceux qui ont fait le périlleux voyage jusqu'à Montigny-lès-Polardeux, ont choisi, sous forme de nouvelle, et à partir d'une des mirifiques affiches du festival, d'enfoncer le clou. Une manière comme une autre de faire leur trou. Et de dire humblement merci.






 


 


Tardi, Schwartz, Loustal, Chauzy, Teyruco, Baru, Schwartz, Ferrandez, Di Marco, Sokal, Ted Benoit